Présidentielle: la campagne qui ne fait plus rêver

Moins de deux mois avant le scrutin décisif, la campagne présidentielle peine à susciter l’enthousiasme. Tentative d’explication, à la sauce gonzo bien entendu.

On lui à dit de sourire pour être populaire

Il est tard, le soleil c’est couché sur mon petit studio depuis longtemps tandis que je m’évertue à taper sur mon clavier cette article que peu de personnes liront. Hier soir Nicolas Sarkozy à tenu son grand meeting de Villepinte devant plus 45 000 personnes selon Libération, ou bien devant plus de 80 000 selon direct matin. Peu importe dans le fond le nombre de pèlerins que pourra embarquer le prophète, l’important c’est la destination qui se trouve au bout du chemin. Tout le problème est là, sur la forme il n’y à rien à dire, Sarkozy est impérial, c’est un merveilleux acteur, mais sur le fond par contre il peine à convaincre. En effet, le couplet sur l’Union européenne bouc émissaire ce n’est pas nouveau; que ce soit François Hollande,Marine le Pen, Jean-Luc Mélanchon ou bien Nicolas Dupont-Aignan, tous ont plus ou moins généreusement jetés leurs foudres sur l’Union européenne.

Malheureusement, les français ne cherchent plus un bouc émissaire, l’enjeu est ailleurs. Depuis quelques années un paradoxe tordue pourrie notre société, celui de croire que le monde s’appauvrit inexorablement. Pourtant il n’y à jamais eu autant de richesses produites qu’actuellement, c’est son partage qui fait défaut. Nous sommes au sommet de la cime de l’Histoire, nous défrichons le temps présents, nous sommes tous des pionniers devant l’inconnu avec son lot de doutes et d’inquiétudes. Pourtant il ne faut pas s’abandonner à croire que le meilleur est derrière nous, bien au contraire. L’avenir attend des hommes politiques à la hauteur des formidables possibilités qu’offre le 21ième siècle.

L’espoir, voilà le concept essentiel qui manque cruellement dans cette campagne. La campagne n’est pas jouée, si l’affaire DSK nous à enseigné une chose c’est qu’en politique tout les virements de situation sont possibles. Le candidat de l’espoir sera celui de la victoire, j’en suis persuadé. Mais ne vous y trompez pas, ce n’est pas Hollande. Sarkozy est un menteur, un roublard de première capable de tout pour être réélu, cependant il l’assume. Hollande est encore pire, s’il est élu il appliquera des mesures semblables à celle de Nicolas Sarkozy en prenant toutefois grand soin de les emballer dans un joli papier cadeau pour mieux faire passer la pilule. Après tout, n’a t-il pas militer activement pour le oui au référendum de 2005 sur la constitution européenne, tout comme l’UMP?

C’est aussi pour cela que la campagne ne prend pas, le reflet entre Nicolas Sarkozy et François Hollande est si évident, et cela malgré le matraquage médiatique mis en place pour prouver leur opposition factice,  qu’au final l’on se sent baisés avant même d’avoir glisser son bulletin dans l’urne. Ils ont tous les deux été formé à la même enseigne, Hollande est aussi libéral que son adversaire désigné, aussi pro-américain, aussi enchainé par les conventions transnationales, aussi soucieux de ne pas frustrer les banquier de la City de Londres et de Wall Street.

Les hommes politiques honnêtes sont une espèce en voie de disparition, aujourd’hui la communication et l’image prime sur la vérité et le bons sens. La politique se réduit de plus en plus en spectacle de rue, on la regarde chaque soir à la télé comme un mauvais feuilleton. Des discours et des sondages, voilà la politique d’aujourd’hui. Ajoutez à cette amertume latente  une succession d’affaires  ( Bettencourt pour l’UMP, Karachi pour le PS) et vous obtiendrez le fameux sentiment du « tous pourris », ressentiment partagé par bon nombres de citoyens de ce pays.

Il suffirait pourtant de peu de choses pour faire tomber les masques, la méthode est simple; coller un joint dans la bouche de chaque candidat pour le faire parler, là on pourrait enfin faire la différence entre les menteurs et les autres, à moins que la vérité ne soit trop dure à accepter.

Nathaniel Baghera, 13 mars 2012

A propos bbag78

Etudiant dans une école de journalisme à Paris, j'essaye modestement de m'initier au journalisme gonzo, de façon ludique et décalée.
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2 commentaires pour Présidentielle: la campagne qui ne fait plus rêver

  1. Arno dit :

    Merci pour ton originalité ! A quand des tribunes « libres » et vraiment décalées dans nos grands quotidiens nationaux ?

    • bbag78 dit :

      Bonne question. A l’heure où l’on parle de plus en plus de la mort du journal papier, je reste persuadé qu’un journal doté d’un ton résolument libre et original redonnerait vie au marché de la presse. En tout cas merci pour ton commentaire

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