Le mot du jour: drogue

Tous les jours ou presque, GonzoMag jette sur la place publique un mot du vocabulaire français pour le décrypter à sa façon.

Croyez le, le meilleur de la drogue est derrière nous. Cette substance épouvantable que l’on voudrait nous faire passer comme une vague inondant la société se tarie en réalité de plus en plus.  Seul résiste encore le cannabis, mais où sont passés toutes les autres? Les vraies, les dures. Celles nées dans les années 60 des mains de chercheurs à moitié fou en pleine guerre froide, dont la pionnière fut sans conteste le LSD. Où est passé la mescaline, l’ibogaïne, les poppers, l’acide? Ces drogues sensationnelles sont en voie d’extinction, se sont les reliques d’une période disparue depuis longtemps.

La raison de cette disparition est simple. Toutes ces drogues fabuleuses sont trop inadaptées à la société robotisée d’aujourd’hui. Elles nous révèleraient d’une façon trop brutale toute sa cruauté, elles briseraient notre armure forgée contre l’horreur du réel. Rien d’étonnant à ce que la nostalgie s’empare de nous en y repensant. Désormais on feint l’extase en tirant sur un joint minuscule et c’est tout.

Ma théorie personnelle est que l’on peut connaitre trois niveaux de conscience au cours de sa vie. Le premier est lucide, c’est celui de tous les jours. Le second, plus profond, émerge avec l’alcool et l’herbe. On perd toute inhibition mais l’on reste fondamentalement le même. Mais le dernier, cet état où l’on se transforme en une autre personne; déphasée, dégénérée, incontrôlable, bref quelqu’un de bien. Cet état là nous nous le connaitront peut être jamais.

Vu la description que je viens d’en faire, certains seront tenter de dire que c’est une bonne chose, peut être. Autant mourir tout de suite si l’on refuse de percer le mystère, de pouvoir se connaitre vraiment, de savoir ce qui se tapie au fin fond de notre âme, ce côté obscur qui ne demande qu’à se réveiller pour exploser au grand jour, de laisser faire le grand BOUM.

Nathaniel Baghera, 19 avril 2012