Attaques en série en Syrie

22 vlà BHL!

S’il y a bien quelque chose de frustrant pour un journaliste en herbe, c’est de continuellement se coltiner à la télé des  pseudo-reportages réalisés par les cadors de la profession au sujet de la situation en Syrie. Ces envoyés très spéciaux passent tous le même message en boucle sur toutes les chaînes: en Syrie le peuple MEURT sous les obus  d’un tyran diabolique; Bachar el-Assad.

Pourtant, loin de cette vision manichéenne, la réalité est tout autre. Comme ce le fus en Lybie, la Syrie est le théâtre d’un affrontement indirect entre deux poids lourds géopolitiques que l’on croyaient en paix depuis 1991, à savoir la Russie et les Etats-Unis. Allié inconditionnel des USA, l’Etat d’Israël quant à lui n’oublie pas de jeter autant d’huile sur le feu pour faire exploser la marmite Syrienne et déstabiliser son ennemi de toujours; l’Iran. Oublions donc les beaux discours sur la liberté et ces autres niaiseries pour fans de Twilight, la situation en Syrie n’est simplement que le résultat de rapports géopolitiques extrêmement tendus.

La Russie vend depuis des années des armes à l’Etat Syrien,  USA et Israël soutiennent les rebelles en fournissant armes et munitions via le Quatar quant ils n’interviennent pas directement sur le sol Syrien. Au beau milieu de ce joli jeu de dupes le peuple Syrien se retrouve pris entre deux feux. Bien entendu, ce genre de propos vous ne les entendrez jamais sortir de la bouche d’une présentatrice sexy du 20h de TF1 ou de n’importe quel autre chaîne.  Vérité et monde de la télé n’ont jamais faits bon ménage. La France, membre de l’OTAN, n’aurait pas intérêt à froisser son « allié » américain.

Chaque jour, les images de destructions et de corps mutilés des villes Syriennes nous vendent le même slogan: Ne pas intervenir en Syrie, c’est être criminel! Le plus navrant, c’est que la pilule semble passer sans problèmes. Le quidam moyen, l’intellectuel bobo et le journalistes en carton aboutissent à la même conclusion, tous bercés par ce sentiment enivrant qu’ils vont dans le bon sens de l’Histoire. Ainsi soit-il.

Comme disait tonton Churchill, la première victime de la guerre, c’est la vérité. Quant à moi je prie pour ne jamais me retrouver devant l’oeil inquisiteur d’une caméra braquée sur mon visage à une heure de grande écoute, à mentir sciemment pour ne pas perdre mon job. Peut être que dans le fond je suis mieux dans mon canapé, à regarder le monde se déchirer, un verre de whisky à la main pour profiter du spectacle.

Nathaniel Baghera

A propos bbag78

Etudiant dans une école de journalisme à Paris, j'essaye modestement de m'initier au journalisme gonzo, de façon ludique et décalée.
Cet article, publié dans Article Gonzo, est tagué , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire